Un lien de soie noire - Nouvelle écrite dans le cadre du PNE 2017
Nouvelle écrite le 30 octobre 2016
dans le cadre du Prix de la Nouvelle Erotique 2017, organisé par Les Avocats du
Diable et les Editions Au Diable Vauvert.
Triple contrainte :
Le thème : « est épris qui
croyait prendre »
Le mot final : ricochet
Le temps : la contrainte
thème/mot est communiquée à 23H50 le 29/10, le texte doit être envoyé au plus
tard à 7H00 le 30/10. La nuit fut fiévreuse…
Le désir est un lien de soie noire qui
se déroule lentement… puis se tend tandis que je roule vers toi dans mon
Autolib, regard troublé, ventre creusé.
C’est bien avant qu’il prend sa
source cependant.
Ton message est efficace et violent
comme un uppercut : un lieu, une date, une heure.
Pas de signe avant-coureur, le silence dure parfois des semaines, loin des yeux, loin du cœur. Mode longue distance activé, je songe même à te remplacer, j’aspire à t’oublier. Le pourrais-je ?
Pas de signe avant-coureur, le silence dure parfois des semaines, loin des yeux, loin du cœur. Mode longue distance activé, je songe même à te remplacer, j’aspire à t’oublier. Le pourrais-je ?
Alors arrive ton message, comme mû
par un sixième sens, aurais-tu peur de me perdre ?
Hôtel Le Passage, vendredi 8, 20 heures.
Ou
Chez moi, jeudi 19, 23 heures.
Je réponds d’un mot : OK ou Impossible.
Je réponds d’un mot : OK ou Impossible.
Mais c’est parfois toutes les
semaines que tu requiers ma présence, de ce ton sans appel qui me choque et me
comble, me révolte et m’excite. Ce ton qui est le même dans tes messages
suivants : ce que je dois porter. Ne pas porter. Ce que tu me feras. Ce
que tu m’interdis de faire.
Ce ton qui tend mes entrailles et
déroule le ruban du désir en un brûlant compte à rebours. Ces messages que je
relis cent fois, mon cœur s’accélérant et ma vue se brouillant.
Tu me tiens, tu me tiens bien. Tu as cerné
très vite ce désir reptilien de domination, tu l’as exploité comme personne avant
toi, tu as su l’entendre sans te méprendre. Nul mépris, nul désir d’humiliation
ou d’avilissement dans cette relation dominant /dominée. Je te donne ma
soumission, mon corps et tous ses orifices, j’accepte tout ce que tu m’imposes :
ce que tu m’imposes, je le désire parce que tu me l’imposes. Tu me donnes ton désir,
ton goût pour ma peau, ton enchantement pour mon corps, ton plaisir à
contempler le mien.
Ton regard sévère quand j’arrive à
ton rendez-vous, inspectant ma tenue : ai-je respecté tes
instructions ?
Parfois mes jambes tremblent car tu
les aimes nues en plein hiver, parfois elles sont gainées de noir car tel est
ton plaisir. Parfois mon désir coule déjà sur mes cuisses car tu m’as interdit
tout rempart de dentelle et cette absence même double mon impatience. Parfois
tu m’as interdit la voiture et c’est le métro que j’ai pris les fesses nues,
sûre que par mon émoi on ne regardait que moi, serrant mes cuisses brûlantes
d’anticipation.
Sans un mot tu m’inspectes, enlèves
mon manteau, soulèves ma chevelure pour mordre ma nuque, viens cueillir et
goûter le nectar que tu sais trouver au creux de mes cuisses. Ton regard
s’éclaire alors. M’attrapant les cheveux tu me mets à tes genoux face à ton
érection. Toutes les variations peuvent advenir ensuite. Ton imagination est
sans fin.
Tu m’as ainsi attachée dans toutes
les positions possibles.
Ecartelée sur le lit.
A genoux sur ton fauteuil rouge.
Sur le ventre, mains dans le dos.
A quatre pattes à ta table basse, cul
levé tête baissée…
Tu m’as prise debout dans le hall de l’immeuble,
tremblante de froid et de bonheur.
Tu m’as prise perchée sur un lavabo
d’hôtel, ma tête cognant le miroir derrière moi sous tes coups de boutoir, mon
plaisir giclant en saccades sur le damier noir et blanc du carrelage.
Courbée sur ton bureau, ta main sur
mes reins plaquant mon ventre sur le noyer ciré pendant que ta queue labourait
mon cul et que mes yeux écarquillés par le plaisir contemplaient notre reflet
sur l’écran noir de ton ordinateur.
Tu m’as caressé l’échine de ta
cravache, tu l’as passée entre mes cuisses, entre mes lèvres, entre mes seins,
tu m’en a frappé les fesses jusqu’à les rougir pour mieux les caresser ensuite.
Tu m’as frappée du plat de ta main, sur les joues quand je n’exécutais pas
assez vite un de tes ordres, sur le cul quand tu me prenais en levrette, sur
les hanches quand je te chevauchais.
Ce soir tu m’as attachée sur ton
fauteuil de travail en cuir rouge, au milieu de ta chambre. Ce fauteuil est
sacré comme tout ce qui touche à ton travail d’écrivain, aussi je suis surprise
que tu l’aies déplacé. L’enjeu est d’importance, sans doute, et mon cœur
s’affole. Cette position stratégique, face au lit que surplombe le vaste
miroir, complice de nos ébats passés, quel message envoie-t-elle ?
Que va-t-il se passer ?
Que va-t-il se passer ?
Tu m’as lié les mains derrière le
dossier. Face au miroir, je regarde le spectacle que j’offre dans cette
position. Ma robe noire fluide remonte haut sur mes cuisses fines. Conformément
à tes instructions je ne porte rien dessous et la profonde échancrure dévoile
la naissance de mes seins. Mes jambes sont nues, galbées par mes hauts talons.
Tu les a disposées à ta guise, les as écartées soigneusement de sorte que
dans le miroir on aperçoive les contours de ma chatte, ses lèvres enflées déjà,
luisantes et ouvertes sur l’obscurité palpitante, respirant dans l’attente. Car
j’attends. Dans cette position que tu m’as interdit de quitter, j’attends ce
que tu feras de moi quand tu reviendras, et mes yeux chavirent à regarder cette
intimité offerte, ce sombre pubis coupé court et ces lèvres lisses et douces
car c’est ainsi que tu me veux, et mon désir s’emballe à imaginer les plaisirs
qui m’attendent.
Délicieux supplice que cette
ignorance, supplicieux délice que cette attente.
Tu reviens. Passant un doigt entre
mes cuisses, m’effleurant à peine quand je voudrais tant que tu t’attardes, tu
constates que mon excitation a coulé de mon sexe ouvert sur le cuir du fauteuil.
D’une tape sèche sur le bas du visage tu me réprimandes : « mais tu coules déjà, ma pute. Je ne t’ai
encore rien fait et tu coules déjà tellement tu aimes ça. C’est comme ça que je
te veux, toujours. Mouillée, ouverte, offerte. Tu es à moi, tu m’entends ?
Tu es ma femme, tu es ma pute, tu m’appartiens Léo. Tu m’appartiens. » La
douceur de ta voix dément la rudesse du propos, deux de tes doigts viennent cueillir
ma rosée et la porter à mes lèvres, ton autre main serrant mes cheveux au creux
de ma nuque. J’aspire tes doigts et les suce avidement, mais tu les retires
déjà. Tu passes alors derrière moi et me bandes les yeux. Tu serres fort le
bandeau et me murmures « J’ai une
surprise pour toi, ma belle pute, tu
vas aimer ça je crois, tu vas encore crier ce soir, tu vas voir ».
Et tu me laisses à nouveau, le corps
chauffé à blanc, l’esprit enfiévré, le cœur à cent à l’heure, à tourner dans ma
tête mille fantasmes possibles…
La sonnette retentit, brève,
clandestine. Quelqu’un ? Un livreur ? Un dealer ? De la coke,
c’est la surprise ? Non, je sais que tu n’aimes pas ça.
Je tends l’oreille, j’entends des
voix. J’entends des pas ! Les tiens et puis… des talons ! C’est une
femme ! Mon Dieu tu as fait venir une femme. J’aimerais tant la voir,
j’aimerais tant savoir : qui est-elle ? Une amante ? Une
inconnue trouvée sur le net ? Une call-girl ? Une pute à crack ramassée
sur les quais ?? Mon cœur s’affole à cette dernière idée mais non, impossible,
je te sais trop prudent pour ce genre de délires.
Je me rassure, je m’abandonne à toi.
La femme s’approche, son parfum est
fort et capiteux, je le connais, un Guerlain je crois. « Bonsoir, Léo. Je m’appelle Célia »
murmure-t-elle. La voix est douce, basse, posée. Amusée, peut-être ?
« … Bonsoir… », réponds-je, hésitante, la voix grainée par la
tension.
Silence.
Je l’entends s’approcher encore, d’un
pas mesuré. Tu avances aussi, je te sens derrière moi. Elle touche le fauteuil,
le fait tourner sur son axe, sans me toucher. Elle m’observe, j’imagine, en
silence, et me voilà anxieuse de lui plaire. « Tu es très belle, Léo. J’aime beaucoup tes jambes. Elles sont fines et
gracieuses. Et ce trésor qu’elles enferment, mmmmm… je crois que je veux le goûter ».
Sa voix m’enrobe de miel, ses
compliments m’enivrent, moi qui aspire tant à être désirée. Ma tête part en
arrière sous le plaisir et le désir que suscite cette appréciation venue d’une
femme que je ne vois pas, que je ne connais pas. « Mais je le savais déjà. Abdel parle de toi, sais-tu ? De sa
belle pute, si soumise, si gourmande ». Ce mot encore, si choquant, si
insultant, qui devrait me révolter et qui au contraire à chaque fois me
poignarde le ventre d’une envie brute. Pourquoi ? Moi si grande-gueule, féministe
assumée, pourquoi aimé-je autant cette transgression-là ?
Pourquoi cette envie folle d’être
possédée, dévorée, consumée toute ?
Ce n’est certes pas ce soir que je
renoncerais à ce plaisir. Ce soir mon désir est à son paroxysme, je ne suis que
luxure, mon cerveau est vaincu et mon corps s’abandonne à la caresse des lèvres
de cette Célia que je devine belle et qu’une morsure de jalousie m’indique
proche de toi. Une ex ? Une actuelle ? Une nouvelle ?
Ah !
Un spasme de plaisir interrompt mes
questions silencieuses. La langue de la belle, de douce et légère à l’orée de
mon sexe s’est faite ferme et pointue pour pénétrer mon intimité, qu’elle
fouille loin et fort, m’arrachant des gémissements croissants.
Tu es là, je te sens derrière moi, tu
ne me touches pas, je sais que tu regardes le miroir, quel spectacle ce doit
être : moi ouverte sur le fauteuil rouge, Célia agenouillée devant moi,
son cul s’agitant au rythme de sa caresse… Comme j’aimerais voir ça. L’imaginer
décuple mes sensations, la spirale du plaisir est lancée et chaque mouvement de
langue ajoute un tour à sa course infernale. Quand tu te penches sur moi par
derrière le fauteuil et que tes mains plongent pour caresser mon cou et
descendre à mes seins, je sursaute tellement fort qu’elle s’arrête et j’en
meurs: « Non, ne t’arrête surtout pas, continue je t’en sup- » mais tu
m’interromps d’un claque sèche sur la tempe « Tu te tais Léo. C’est moi qui décide si elle continue ou pas, tu le sais, non ? Sinon on arrête
tout. Dis-le que tu le sais»
Le temps semble s’interrompre,
suspendu à cette injonction. Eperdue devant la puissance de la menace dont l’exécution
me tuerait à coup sûr, je murmure « Oui .C’est
toi qui décides »…Satisfait tu recommences à meurtrir mes seins tout
en caressant ma langue de la tienne et je recommence à gémir de plaisir,
comblée et soulagée.
Quand Celia reprend sa caresse et
l’accélère je crois devenir folle, mais ce n’est pas fini, ce sont ses doigts
qu’elle glisse maintenant à l’intérieur et tandis qu’elle me baise fort ainsi,
elle raffermit sa langue sur mon clitoris qu’elle affole de mouvements
latéraux…
C’en est trop…
Je me rends…
Et je jouis violemment, tout mon
corps arqué retenu par ses seuls liens, mon cri mourant dans ta bouche avide,
un flot de liquide jaillissant de mon sexe qui explose comme une fleur au
visage de Célia…
Mon orgasme est si fort qu’il se
prolonge en de multiples vagues, mes jambes tremblent et les spasmes se
succèdent, déchaînant ma fontaine qui fait jaillir de ma chatte écartelée ses
jets de liquide chaud et transparent.
…
Il me faut quelques minutes pour reprendre
mes esprits, pendant cet instant rien d’autre n’existait que mon plaisir géant
et je reviens à moi, presque surprise d’entendre vos voix, vous les artificiers
de cette explosion.
Vous parlez de moi comme si je
n’étais pas là… mais à vrai dire pendant quelques instants, je n’ai plus été
là.
« Détache-la » dit Célia, « je veux qu’elle me touche et je veux qu’elle me voie. Détache-la ».
« Non », réponds-tu
fermement, « je la détache mais elle
ne te voit pas ». Ce sentiment d’être un objet mais aussi un enjeu
n’est pas pour me déplaire. Est-ce une légère tension perçue entre vous deux ?
Docile, je ne dis mot tandis que tu défais mes liens et caresses les marques laissées
sur ma peau, mais je suis tout ouïe, tentant de démêler le sens de votre
relation.
Je tremble un peu sur mes
jambes tandis que tu m’accompagnes jusqu’au bord du lit où je retrouve Célia,
debout face à moi. Maintenant libre de la toucher je ne vais pas m’en priver,
tous mes sens décuplés par la privation du premier, et le sixième en éveil
également. Comme dans un colin-maillard pour adultes, je cherche à
deviner : qui est cette femme, qu’est-elle pour toi ? Je me lance, je
cherche son cou, glisse mes mains sous ses cheveux, je saisis son visage et le
rapproche du mien. J’entends sa respiration, elle est rapide, est-elle tendue
par le désir ou par autre chose? De ma langue je cherche ses lèvres, elles sont
douces et charnues, je m’immisce, les caresse, me glisse. Elle frémit, je
continue, caressant sa nuque et ses cheveux de mes mains, sa bouche de ma
langue et de mes lèvres. Ses mains rapprochent mon corps du sien, caressent mes
hanches, saisissent mes fesses. Nos
langues se cherchent, se trouvent, s’enlacent. Elle embrasse bien, elle sent
bon, ses cheveux sont doux, j’y prends goût. Je soupire, mon esprit inquisiteur
s’apaise, le plaisir prend le dessus. Qui est cette femme ? Je m’en fous,
je la veux. Et je te veux toi, et te voilà qui t’approches, et te joins à nous.
Ta langue vient rejoindre les nôtres, ton corps te coller contre nous, tes
mains tracent leur chemin. Nous nous rapprochons tous trois comme une ronde
infernale, nous pressant, nous collant, nos souffles se mêlant, tout s’accélère
et je mouille à nouveau, je coule et m’ouvre encore, ma bouche se fait
gourmande, je veux prendre ta queue. Mais tu parles avant moi, tes désirs sont
des ordres : tu veux que je la boive, elle. Je la sens qui s’allonge, les
fesses au bord du lit, tu m’agenouilles entre ses cuisses et dirige mes
mouvements dans mon obscurité. Des deux mains je caresse ses jambes, ses
mollets ronds, ses genoux pleins, elle est plus ronde que je l’imaginais mais
sa peau est très douce, elle respire fort, elle guette mes mouvements. Je te
sens tout près qui m’observes, tu sais que ce n’est pas ma première fois, que
je n’avais pas été transportée par cette expérience ; tu te demandes si je
vais m’exécuter. Mais savoir que tu le souhaites, savoir que tu me regardes,
sentir que tu me désires décuple mon envie. Je suis O, soumise à tes désirs,
comblée de cette soumission-même, et cette situation m’excite au delà de toute
raison. Mes lèvres suivent la ligne de sa cuisse, ma langue en parcourt l’intérieur,
elle gémit, je sens qu’elle m’attend, je m’attarde, l’envers de mes ongles
glisse sur ses cuisses, s’approche de sa chatte, l’effleure, s’éloigne. Je la
tantalise et je te fais languir aussi, j’adore vous sentir ainsi suspendus à
mes gestes, mais enfin je cesse de jouer, ma langue s’approche, ma langue
effleure, ma langue caresse, je déguste ses lèvres, elle s’ouvre, je tournoie, j’explore,
elle soupire, je la hume, m’en enivre, la déguste à l’aveugle. Prudente
au début, ma langue se fait curieuse, de plus en plus gourmande, tandis que
l'excitation s'empare de moi au même rythme que ma victime consentante dont les
gémissements s'accentuent. Je m’attache à son clitoris exposé, lui appliquant
le traitement que j’affectionne à petits coups de langue latéraux, mais elle
fonctionne autrement, tiens, c’est l’enroulement qui lui arrache les soupirs
les plus convaincants.
Ses
gémissements m'électrisent, j’ai envie de dévorer littéralement ce sexe chaud
et palpitant, si familier et pourtant si différent. Je sais que tu es là, tout
près, que tu regardes et écoutes, mais je t’oublierais presque, perdue dans ma
gourmandise et exaltée par les petits cris de Célia que je sens s’emballer. Son
plaisir me comble, moi-même je me sens dégouliner, mon bassin ondule sous
l’effet de mon excitation, mon sexe s’ouvre à nouveau, pour toi dont je sens le
regard envouté, je sais combien tu aimes à contempler ainsi mon cul levé et mon
sexe offert et j’écarte les cuisses pour que tu ne puisses ignorer l’invite.
Et
Mon Dieu te voilà.
Tes
mains saisissent mes hanches et tu t'enfonces, doucement mais sûrement, jusqu'au
bout, ma surprise se mue en plaisir brut, total, profond tandis que tu t’immobilises
au fond de moi.
Car
c’est mon cul que tu as choisi de combler, et la puissance animale de ce
plaisir-là s’allie à celui qu’éprouve ma bouche régalée des sucs de Célia.
Ma
bouche et mon cul comblés, les frémissements de Célia sous ma langue, tes
couilles qui battent à mon sexe, ses cris et tes soupirs, ton tremblement
annonciateur…
Mon
bonheur est inimaginable et me soulève en un jaillissement volcanique qui
m’arrache de Célia et finit en un hurlement sauvage à me rompre les cordes
vocales. Je n’entends plus rien, je ne sais plus qui je suis ni où je suis, je
ne sais pas si tu as joui, si Célia a joui, et à vrai dire je m’en fous,
secouée que je suis par la violence de la déflagration.
Tu
es toujours là cependant, tu reprends ton souffle et tu t’abats sur moi, m’écrasant sous ton poids tandis qu’allongée
sur le lit j’arrache mon bandeau pour voir enfin Célia. Elle est brune et
jolie, une très belle bouche rouge et des yeux très noirs, elle a l’air secoué
elle aussi, et me regarde avec étonnement.
Quant
à toi, encore engourdi sur mon corps, je sens les battements affolés de ton
cœur résonner contre ma poitrine, ils font écho au mien pareillement emballé.
Tu
roules sur le côté, te voilà à ma droite, Célia à ma gauche.
Tu
me regardes avec cet air que tu as après l’amour. Cet air d’évidence et de
plénitude. Lorsque je me tourne en souriant vers Célia je la vois qui
t’observe. C’est un regard blessé que je surprends alors : celui d’une
amante sur son amour perdu. Perdu au profit d’une autre.
Soudain
je prends conscience de ce que je devinais sans oser être sûre. Ce pourquoi
t’obéir et me placer ainsi sous ta domination m’est si facile et même si
délicieux.
Tes
sentiments viennent de m’être révélés par les sentiments d’une autre, avec la
netteté d’un parfait ricochet.
Je découvre vos écrits avec émerveillements grâce au magazine en ligne SLATE et votre interview. Bien que n’appréciant pas particulièrement les pratiques SM vous avez su de votre belle plume m’emportait dans votre monde et me faire apprécier celui-ci à en être en turgescence pendant presque la totalité de ma lecture de cette nouvelle très érotique. Je voulais aussi souligner que vous avez su me réconcilier avec le mot ‘pute’ si difficile pour moi à donner à une femme tant je le trouve péjoratif mais votre belle plume a su m’expliquer vos ressentis vis à vis de cette insulte. Merci à vous
RépondreSupprimerBien à vous
Alain