Paris by night - Nouvelle érotique



 Ils marchent sur le trottoir mouillé qui reflète les lumières de Paris by Night. Elle marche devant, exagérant le balancement de ses hanches. Quelques pas derrière, il la suit, et détaille les fesses soulignées par la jupe droite, les longues jambes prolongées par les hauts talons, les cheveux répandus sur les épaules. C’est un jeu, entre eux, il aime à la regarder marcher devant lui, de loin mais pas trop, et savoure les regards que posent sur elle les hommes qui la croisent. Allumés par sa silhouette longue et nerveuse et par l’heure tardive, leurs yeux s’éteignent aussitôt qu’ils croisent le regard possessif que leur lance Bruno. Il aime ce sentiment que Léonore lui appartient, à lui et lui seul. 

Que lui seul peut et sait faire vibrer son corps de désir et de plaisir.
Il connaît maintenant les moindres détails et réactions de ce corps, les petits seins dont les bouts s’érigent au moindre effleurement, les longues jambes aux chevilles d’une finesse extrême, le petit cul rond et cambré, si serré et si doux quand il le pénètre. Sans les voir il devine les yeux verts qui pétillent de désir et s’écarquillent sous l’effet du plaisir qu’il ne se lasse pas de lui donner.
Et sa délicieuse petite chatte qui gonfle, s’ouvre et s’offre, palpitante et humide dès les premières caresses ou même les premiers mots chuchotés à l’oreille. Les lèvres finement dessinées, le clitoris si sensible qui la fait tressaillir au moindre souffle, la façon dont elle se mouille sous la caresse et gicle sur ses doigts. La couleur changeante, qui passe du rose au rouge sous l’effet du désir.
Son petit cul quand il s’ouvre tout à coup, comme une porte magique dont il trouve immanquablement le sésame. Ses feulements rauques de plaisir animal quand il le prend.

En soupirant de plaisir anticipé il porte à son nez la culotte de dentelle qu’elle a enlevée à sa demande, lorsqu’ils dînaient au restaurant. La savoir nue sous sa jupe, imaginer la peau blanche de ses cuisses à la lisière des bas noirs l’excite encore davantage et il sait qu’elle aussi. Il sait que la femme qui marche devant lui, celle que les hommes regardent et désirent fugitivement en la croisant, mouille de plus en plus à sentir son regard, il sait qu’elle le désire, qu’elle veut qu’il la prenne, que sous sa jupe stricte son sexe palpite et s’ouvre déjà. 

A cette évocation sa queue se raidit davantage encore, il la veut, il veut la prendre maintenant, encore et encore, l’entendre crier et gémir, voir son corps si fin se tordre et s’arquer de plaisir, son visage s’empourprer, il veut enfoncer sa queue profondément dans sa chatte si douce, bouger en elle et la sentir bouger à sa rencontre…

En trois enjambées il est derrière elle et noue ses bras autour de sa taille pour la coller contre lui et embrasser sa nuque. Elle a sursauté, elle a souri, elle gémit, sa tête bascule en arrière et il remonte ses mains sur son cou, caresse la ligne de sa mâchoire, ses lèvres. Sa peau est douce sous ses doigts, elle frissonne. Quand elle happe son doigt et le lèche, puis le suce avidement et le mordille, il lui semble que ses reins vont s’enflammer.

Il la prend par la main et l’attire dans la cour de l’immeuble en briques rouges. Il connaît cette cour, elle a toujours alimenté ses fantasmes de sexe sauvage. En effet elle est sombre à loisir et offre ses recoins aux amoureux impatients. Léonore le suit, la démarche rendue incertaine par les pavés inégaux, il l’entraîne dans un coin et la plaque contre le mur pour l’embrasser avidement, sa langue pénétrant profondément sa bouche. Dans l’immeuble des fenêtres sont encore éclairées, pourrait-on les voir malgré la pénombre ? Il chuchote la question à l’oreille de Léo. Mais il sait qu’elle n’en n’a cure, voire que cette idée l’excite, et en effet la voilà qui l’embrasse de plus belle, défaisant fébrilement sa ceinture pour glisser ses doigts dans son jean. 
Elle pousse un soupir de soulagement en atteignant sa queue, le contact de ses doigts frais sur son gland le fait frémir. Elle tourne délicatement ses doigts sur le bout de sa queue, recueillant les premières gouttes de son fluide puis ramène ses doigts à sa bouche. « j’aime tellement, tellement ton goût », gémit-elle en les suçant avec volupté. Puis elle lui enlève fébrilement son manteau, le plie devant elle et s’agenouille à ses pieds en commentant la manœuvre d’un « ben oui j’aime bien le sexe sauvage mais j’aime aussi mon confort » qui fait rire Bruno. « Tu vas me sucer, ma belle, tu vas me sucer fort et après je te baiserai, là, dans cette cour, peut-être sous les regards des voisins insomniaques»
« oh oui, avec grand plaisir mon amour, tu sais bien que tes désirs sont des ordres… » chuchote-elle le souffle court, en ouvrant son jean pour libérer son sexe. Elle passe sa langue sur le gland humide, léchant et avalant à nouveau le lubrifiant « je ne m’en lasse pas » murmure-t-elle en passant sa langue sur ses lèvres. Sa langue pointue continue de tourner autour de l’extrémité sensible de Bruno, le faisant frémir. Elle fait courir sa langue sur toute la longueur tout en caressant l’arrière de ses couilles « ta petite langue pointue… je t’adore… » gémit Bruno en se cambrant, tandis que le plaisir l’irradie. Ses mains se posent sur les cheveux de Léo, ses doigts s’emmêlent dans les longues mèches soyeuses, la chaleur qui l’envahit lui fait crisper les doigts et tirer les cheveux de sa belle, qui gémit de douleur et de plaisir mêlés. 
Changeant de rythme elle prend sa queue dans sa bouche et commence à le sucer plus fort, de haut en bas, de bas en haut, en gémissant et tremblant. Elle est trop grosse pour sa petite bouche, a-t-elle coutume de lui dire, mais le sucer lui procure toujours un plaisir rare. Dans la pénombre il voit sa main partir sous sa jupe, il sait combien elle aime se caresser en le suçant et à travers le bien-être qui l’envahit lui-même il la sent partir. Tout son corps raidi sous la montée du plaisir tandis qu’elle crie le sien, il a fermé les yeux et souffle entre ses dents pour contrôler la pression.

Dans un soupir, il relève Léonore encore tremblante, l’appuie contre le mur et lui enlève sa jupe. Malgré l’obscurité il distingue l’éclat blanc de ses cuisses au dessus des bas. Le spectacle de ce contraste et de sa jolie chatte encadrée par les attaches du porte-jarretelle noir le comble, c’est par esthétisme plus que par fétichisme qu’il apprécie tant cet accessoire. Elle respire profondément, le regardant de ses yeux agrandis par l’anticipation du plaisir à venir, attendant son prochain geste. Elle n’a qu’une envie, il peut le lire sur son visage : qu’il la baise maintenant.

Il s’approche, caresse la joue de Léo, attrape ses cheveux et l’embrasse, puis recule pour l’observer tandis qu’il approche un doigt de sa fente. Elle a les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, les narines palpitantes, tout son corps est tendu dans l’attente. Ils poussent le même cri de soulagement quand son doigt la touche enfin.  Il savoure la douceur de sa chair gonflée et humide, le frémissement de son sexe affamé et tendu du désir d’être comblé. Son doigt s’enfonce à l’intérieur, cherchant cette chaleur et cette infinie douceur, puis il le retire pour le lécher. Elle gémit de frustration mais ce goût salé, ambré le transporte, il le reconnaîtrait entre tous car chaque femme a son parfum et à cet instant celui de Léo lui paraît le plus suave au monde. Il soulève alors la jambe droite de son amante toujours aux aguets de son prochain geste, et approche sa queue de cette chatte gourmande. Leo frémit à son approche. « Oh oui baise-moi, baise-moi maintenant » murmure-t-elle. Le premier contact de leurs deux sexes avides l’un de l’autre les fait soupirer à l’unisson et leur soupir se prolonge tandis qu’il s’enfonce lentement dans l’étroit gouffre de douceur et de chaleur, ses yeux plongés dans ceux de Léo qui s’écarquillent à mesure qu’il s’enfonce en elle.

Chaque seconde de sa progression paraît à Bruno plus divine encore que la précédente. Il sent cette délicieuse chatte palpiter autour de lui, l’enserrer dans une gangue de bien-être, peut-il imaginer endroit plus accueillant au monde ? Il soulève alors son autre jambe tandis qu’elle s’accroche à son cou pour venir s’enfoncer plus profondément sur lui, croisant ses chevilles sur ses reins pour l’enserrer plus fort en poussant un cri de plénitude. Elle ne pèse rien, il aime la porter ainsi à bout de bras, le voila ancré si profondément en elle qu’il lui semble ne jamais pouvoir s’en détacher, le plaisir monte en lui tandis qu’il voit les yeux de Léo chavirer, son sourire s’élargir : elle part. Il la sent se contracter autour de sa queue et commencer à trembler, la violence de ses orgasmes est pour lui un bonheur sans cesse renouvelé. 

Bientôt submergé lui aussi, il observe le petit visage qui se crispe comme sous la souffrance, elle ferme les yeux en poussant un cri bref puis les rouvre aussitôt et le regarde avec cette acuité qui le bloquait au début…Et c’est plongé dans ces yeux verts éperdus qu’il s’abandonne enfin, ses mains crispées sous les fesses de Léo, tout son corps tendu dans la jouissance et dans l’effort que lui demande leur posture acrobatique, tandis que Leo se contracte violemment dans un dernier cri rauque. Pourront-ils un jour se passer de cette fusion et du plaisir insensé qu’ils se donnent l’un l’autre, qui ne fait que croître à chaque rencontre ?

« J’aime tellement te baiser  », murmure-t-il en embrassant ses cheveux tandis qu’elle remet les pieds sur terre au propre comme au figuré en reprenant son souffle. « J’aime tellement comme tu me baises » sourit-elle, « ça tombe drôlement bien, mon amour ».

Commentaires

  1. Un petit texte plaisant, facile à lire, qui devrait réjouir ceux ou celles qui pensent que l’écriture érotique n’a pas la vocation de titiller le cortex… C’est dommage pour eux, car la gymnastique cérébrale comme la lecture immodérée du dictionnaire retarde les neurodégénérescences.
    L’histoire est simple, en deux parties, la première, une promenade, dont on ne sait qu’elle est nocturne et se déroule à Paris que par le titre, servant à nous égarer, la seconde, un passage à l’acte.
    Dommage. La nouvelle est trop courte pour suivre deux chemins : le premier se termine en impasse. Il nous apprend un peu, trop peu, de la psychologie des deux seuls personnages : l’un est bouffi de l’orgueil que lui procurent les charmes de sa compagne, l’autre se comporte en allumeuse assez passive, voire soumise. On n’en saura pas plus. Pas certain qu’avec le temps, malgré leurs roucoulades d’un autre âge, ce couple reste uni bien longtemps : « oh oui, avec grand plaisir mon amour, tu sais bien que tes désirs sont des ordres… ».
    Les figurants ne sont que des ombres croisées ou des voisins insomniaques. On se retrouve donc à trois : les acteurs et le lecteur pour mater ou tenir la chandelle. Accentuée par l’usage de la troisième personne, la narration met un peu mal à l’aise.
    Le décor n’est pas planté, pourtant par deux fois la tentative est plaisante : « l’immeuble en briques rouges » « la démarche rendue incertaine par les pavés inégaux ». Mais c’est tout, rien de plus. Reste donc la sensation de nulle part… Pas forcément désagréable. C’est peut-être ce que j’ai préféré dans cette nouvelle.
    La scène de cul est détaillée précise, argumentée, mais c’est sans doute là que le bât blesse : une baise sans réelle histoire. Le fantasme de la porte cochère est non seulement des plus fréquents, mais à quatorze ans déjà, la plupart des ados se sont roulés des pelles dans cet abri à la connotation vaginale.
    Selon un intervenant de l’excellent documentaire « Messieurs les censeurs », la pornographie se définit par des relations sexuelles exposées explicitement et sans d’autres raisons d’être que d’être affichées. Du coup, il reste la sensation d’être le voyeur des ébats d’un couple, certes fort esthétique, mais aussi bandant que les soupirs amplifiés d’un film porno aux acteurs et actrices plastiques. Voilà donc ici un style d’écriture Harlequiné sans débordement de fluides corporels (à peine un peu de mouille). C’est hygiénique.
    Sur la forme, peu de fautes d’orthographe ou plutôt d’inattention : « elle n’en n’a cure » : elle n’en a cure. « chuchote-elle » : chuchote-t-elle. « au dessus » : au-dessus. « porte-jarretelle » : « voila » : voilà.
    Un peu de désinvolture dans la ponctuation rend parfois le texte un peu abscons : « Il la sent se contracter autour de sa queue et commencer à trembler, la violence de ses orgasmes est pour lui un bonheur sans cesse renouvelé. »
    Plus gênant les répétitions lexicales. Dans certains cas ils donnent bienheureusement du style : Il marche… Elle marche. Petits seins… Petit cul… Petite chatte… Mais parfois sont plutôt lourds : « doigt » 4 fois en trois phrases consécutives, « sucer » en 3 pour 3, « langue », 5 en 3. « s’approche », « tendu », « regarder/croiser »…
    Voilà ce qui est bien entendu « mon avis personnel et à moi seul qui n’engage que moi ». Je n’ai pas la prétention nombrilesque de m’autoproclamer « Liseur, prend garde à toi ». J’ai essayé d’argumenter mes remarques sans me gausser.
    Six de mes nouvelles érotiques ont déjà été publiées à la Musardine et plus d’une centaine de chroniques de rédaction plus « classique » au Portugal (en Portugais). J’ai commencé, il y a fort longtemps en postant sur le site de nouvelles érotiques « Revebebe » qui bien qu’un peu poussiéreux est le meilleur que je connaisse pour se confronter à la réalité de l’écriture et ses difficultés.
    Je vous souhaite une bonne inspiration.

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  2. Lecture en deux temps : d'abord la nouvelle puis la critique...
    A la fin de la lecture de la nouvelle j'étais dans mes plaisirs de continuer à découvrir une nouvelle plume avec ce texte qui par ses défauts sent l’authentique d'une personne qui écrit par plaisirs de partager.
    A la fin de la lecture de la critique mes premières pensées étaient "Qui s'y frotte, s'y pique" et oui qui ose publier sur la toile risque de se faire piquer par les épines de la critique si constructive soit elle.
    #LudivineDeLaPlume merci pour cette délicieuse nouvelle à croquer comme un amuse bouche.
    #MinuitDixHuit votre critique m'a enlevé une part des plaisirs en mettant en lumières ce que vous voyez en défauts.

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  3. Rassurez-vous, Alain c’est De la Plume elle-même qui m’a demandé cette critique suite au refus de la lire de la part d’une "célèbre" blogeuse dont les mots d’ordre sont « prends garde à toi » et « l’écriture érotique n’a pas la vocation de titiller le cortex… » Cette même « critique » se vantant de ne jamais ouvrir un dictionnaire, vous l’avez donc échappé belle.
    C’est mon point de vue et je l’ai argumenté le plus possible.
    Désolé de vous avoir enlevé une part de plaisir.

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  4. Merci MinuitDixHuit de votre réponse, celle-ci m'a donné une nouvelle part de plaisir : celle de comprendre le pourquoi du comment.
    Je comprends du coup pourquoi cette longue critique avec cette argumentation.
    Sans le contexte votre critique m'a apeuré d'oser publier sur la toile mes propres écrits.
    Bien à vous,
    Alain

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    1. (c'est bien moi Ludivine, même si Blogger me recolle ce vieux compte)
      C'est en effet après un échange avec MinuitDixHuit sur le droit imprescriptible du public à la critique, que je lui ai demandé de formuler les siennes en détail. Pour moi le.la lecteur.trice a tous les droits en matière de critique, du moment qu'elle est formulée sans agressivité. Il.elle n'a pas à être disqualifié.e par ses compétences ou incompétences supposées. Certes peu seraient capables 'écrire ce qu'ils.elles critiquent, peu se rendent comte de la difficulté de l'exercice. C'est le jeu, cependant : quand on propose un contenu, on s'expose au jugement du public à qui on le propose. C'est pareil quand on critique un film, une pièce ou un tableau : est-on cap de faire mieux ? Assurément non, et alors ? On a quand même le droit de ne pas aimer et de dire pourquoi. Le public est roi.

      La critique que MinuitDixHuit a livrée est vive, certes, ça pique un peu, mais elle est instructive, justifiée souvent, donc constructive et formulée sans agressivité (même si elle n'est pas exempte de condescendance...;-)).
      Je le.la remercie d'avoir pris la peine de la développer.
      J'ai laissé cependant le texte tel quel, c'est un de mes premiers, attaché à un vécu amoureux dont MinuitDixHuit a deviné l'issue, et dont il m'est utile de me rappeler les errements dans le fond comme dans la forme...
      Vive la critique ! Lâchez-vous les ami.es !!
      Merci #Alain, merci #MinuitDixHuit.

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  5. Bonjour Ludivine,
    Merci de votre réponse qui complète celle de MinuitDix et qui m'a permis de découvrir votre nouvel article ;o)
    Bien à vous,
    Alain

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